Juancitucha

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Le sentier lumineux


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 D'inspiration maoïste, la guérilla péruvienne est issue d'une scission du Parti communiste. Le mouvement se développe sur le terreau de la sourde révolte amérindienne, des oubliés de la réforme agraire de 1969 et des étudiants paysans qui sortent de l'université avec un diplôme inutilisable en raison de la ségrégation raciale et linguistique. Cette « guerre populaire » prône l'encerclement des villes par les campagnes et entend passer par trois étapes  : une campagne d'agitation et de propagande ; une offensive généralisée contre l'Etat et son pouvoir militaire ; une guerre totale jusqu'à la chute des villes assiégées. Dotée d'une organisation verticale, la guérilla rejette toute forme d'unité d'action avec les organisations de masse et tout lien avec les forces politiques nationales. Utilisant les mêmes méthodes, intimidations, chantages, assassinats, que les membres du corps spécial de répression, les Sinchis, lancés contre eux, les guérilleros pratiquent la politique de la terre brûlée. La population civile fait les frais de cette guerre, prise entre la violence terroriste de la guérilla et la violence contre-terroriste de l'Etat. En 1992, un coup dur est porté à la guérilla - fondée sur le culte de la personnalité - par l'arrestation de son chef fondateur Abimaël Guzman et de plusieurs autres dirigeants. Une branche dissidente fait alors son apparition dans le fief des producteurs de coca - le Sentier rouge. Le retournement de Guzman appelant, de sa prison, à l'ouverture de « conversations pour la paix » a divisé et affaibli le mouvement. Bien que durement frappé, celui-ci n'a pas totalement disparu. De toute autre nature, une deuxième guérilla existe  : le Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA). Fusion du mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et du parti socialiste révolutionnaire marxiste-léniniste, prônant un socialisme autogestionnaire, solidaire, démocratique, ses méthodes sont plus proches des guérillas classiques de l'Amérique centrale des années 80. (Le MRTA entretient par ailleurs d'excellentes relations avec l'Armée de libération nationale - ELN - colombienne). Une spectaculaire prise d'otage (décembre 1996-avril 1997) dans la résidence de l'ambassadeur du Japon à Lima, l'a fait connaître au monde. L'opération s'est soldée par la mort des 14 guérilleros y ayant participé. Plusieurs des dirigeants du MRTA sont emprisonnés dans des conditions inhumaines, dans les culs-de-basse-fosse du président Fujimori.





25/02/2008
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