Juancitucha

Juancitucha

Au Pérou, sur la piste des mystérieuses cités d'or

Deux mille touristes, chaque jour, arpentent les ruines du Machu Picchu dont la beauté - altitude aidant - vous coupe le souffle. Mais il existe, au nord du pays, nichés dans la sierra, d'autres trésors.

La splendeur des Moche

Elle s'étale à profusion dans les magnifiques musées de Sican et de Tumbas reales, près de Trujillo. Le voici, l'or tant convoité par l'envahisseur espagnol ! Pectoraux, boucles d'oreilles, sceptres et couronnes vieux de 2 000 ans en disent long sur les talents d'orfèvre des Préincas. Ces peuples maîtrisaient avec un égal talent l'architecture (Pyramides d'Adobe de la Lune et du Soleil) et l'art de la poterie qui raconte par le menu une vie quotidienne baignée de mythologie.

Un site à réveiller les morts

À El Brujo, dans la poussière grise du site archéologique de Chiclayo, le visiteur trébuche à chaque pas sur des débris de poteries et des ossements humains. Au milieu d'un paysage lunaire, tardivement protégé des pillards par des gardes armés de fusils à pompe, se dresse un temple dédié aux sacrifices humains. On y frissonne, entre deux bas-reliefs polychromes, devant l'effigie d'El Degollador, l'égorgeur officiel. Le site propose aussi pour les téméraires de participer à une session de shamanisme, déconseillée aux frileux et aux âmes sensibles.

Ne jamais partir seul

Quand un seigneur - intermédiaire entre le peuple et les dieux - décédait, il emmenait avec lui dans la tombe quelques « biscuits » pour le long voyage. Des poteries contenant des aliments. Mais aussi son épouse, des concubines, un gardien (dont on coupait les pieds), un lama, un chien... enterrés vivants à ses côtés après avoir été bourrés d'hallucinogènes. Il emportait aussi ses bijoux, sources aujourd'hui encore de nombreux trafics. À Tucume, les squelettes, dans leurs caveaux ouverts, racontent cette cruauté mieux que personne.

Une énigme éclaircie

Les historiens se sont longtemps demandés pourquoi des civilisations préincas ont brutalement déserté leurs lieux de vie ancestraux. La réponse tient en deux mots : El Niño. Ce phénomène dévastateur, pluies torrentielles et vents violents, détruisait déjà, cycliquement, toutes les cultures. Persuadés de ne plus être dans les petits papiers des dieux, les habitants s'en allaient alors chercher ailleurs des divinités plus conciliantes.



02/02/2010
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