Élection présidentielle péruvienne 2011
Qui sera le prochain président du Pérou ?
Si l’élection présidentielle péruvienne se déroulait aujourd’hui et que seul le nord du pays votait, Lourdes Flores deviendrait le nouveau président de la république Péruvienne. Si la même chose de produisait dans le sud, Ollanta Humala serait le successeur de l’apriste Alan Garcia. Enfin, si l’élection était uniquement réalisée à Lima, Luis Castañeda serait alors président. Mais les élections ne se déroulent pas demain et toutes les régions qui la composent voteront leur président de la république. Dans un contexte où les challengers à la présidence se multiplient tout reste à jouer.
Bien que ces élections soient dans 2 ans et demi, tous les candidats à la présidence ont déjà commencé leur campagne. Tandis que certains profitent de l’actualité pour se faire de la publicité gratuite (Keiko Fujimori) d’autres préfèrent garder un silence stratégique (Lourdes Flores). Les plus modestes challengers s’organisent et tentent de s’unir pour accroître leurs chances lors des élections.
Tout d’abord, Alan Garcia va-t-il se représenter ?
Pour connaître la réponse il suffit de se pencher sur l’état de sa réputation aujourd’hui au Pérou.
Document officiel et original IPSOS
Ollanta : Vive les sondages !
Le chef du Parti nationaliste péruvien, Ollanta Humala, candidat à l’élection présidentielle est le plus populaire candidat dans le sud du Pérou. Il peut se féliciter, d’après de récents sondages (IPSOS), il est parvenu à gagner des voix parmi l’électorat de Lima et du nord. Son parti représente la gauche la plus extrême du pays. Cependant il est le candidat qui aura le plus de mal lors d’un éventuel second tour (exemple 2006, où il s’est fait écraser par Alan Garcia) puisqu’il n’arrive à réaliser aucune alliance. Cependant Alan Garcia, aujourd’hui président, n’a pas tenu ses promesses envers la parti la plus pauvre du Pérou, qui voit en Humala une opportunité de changement.
En termes de propositions, Ollanta Humala, propose une série de réformes pour l’État, à commencer par l’Assemblée constituante, selon son site Internet il parle "de recréer notre pays avec tous les droits sociaux et culturels dans une démocratie où le peuple est souverain légitime ».
Keiko Fujimori, la fille d’Alberto Fujimori
Comme on le dit souvent, tout est possible en politique. Keiko Sofia Fujimori, pourrait devenir président du Pérou. Selon le sondage Ipsos, dans l’hypothèse qu’elle soit au second tour face à son rival Ollanta Humala, elle obtiendrait 40% des voix, tandis que le chef de file de l’insurrection de Toquepala, aurait seulement 32% de l’électorat, et de nouveau, comme en 2006, il perdrait sa chance de devenir président.
Alors que la médiatisation de la condamnation d’Alberto Fujimori a rapporté une grande popularité à sa fille, les partisans de l’ancien président continueront de récolter les votes d’une partie de la population péruvienne pour cette dernière. C’est donc pour le moment plus l’actualité que son programme qui permet à Keiko Fujimori de figurer dans le tableau des favoris à la présidence avec son parti récemment mis en place : « Force 2011 ».
Luis Castañeda, l’alternative
Maire de lima, Luis Castañeda pourrait être l’un des principaux opposant à Keiko Fujimori et à Humala. Les sondages péruviens lui sont favorables dans le cas ou il se retrouverait contre l’un des deux candidats. Contrairement à ces derniers, Luis Castañeda joue la carte de la discrétion car, ces derniers mois, il a été critiqué sur la manière corrompue avec laquelle il gère la capitale péruvienne.
Alejandro Toledo, l’ancien président
Alejandro Toledo
est déjà en campagne. Il a annoncé sa candidature alors qu’il venait
publiquement de montrer sa colère face la gestion du gouvernement
actuel.
Lorsqu’il était président, son gouvernement avait une gestion plus responsable de l’économie, plus stable. Cependant sa politique a été sévèrement critiquée par les syndicats qui exigeaient une meilleure distribution des profits réalisés par l’Etat. Bien qu’il possède une véritable expérience présidentielle, les péruviens se souviennent des problèmes qu’il a engendré, un deuxième mandat présidentiel nous paraît une tache délicate mais pas impossible.
Lourdes Flores, une femme pour la stabilité
Lourdes Flores est une avocate et femme politique péruvienne à la tête de l’Alliance Unidad Nacional et présidente du Partido Popular Christiano, Favorite lors des dernières élections présidentielles péruviennes, sa chance lui a tourné le dos lorsque ces adversaires ont réussi à la faire passer comme la « candidate des riches ».
Aujourd’hui, avec plus de 30 ans d’expérience politique au Pérou, elle pourrait être la première femme péruvienne président. Connaissant le timing des élections présidentielles au Pérou, elle a choisi de laisser ces opposants devant les projecteurs de l’actualité et attend le moment opportun pour sortir de l’ombre.
Elle est l’une des premières à avoir annoncé son programme. Solide et tourné vers l’international, son programme est à même d’être apprécié aussi bien par les péruviens qu’au sein de l’UNASUR.
Yehuda Simon : l’outsider
Le président régional de Lambayeque, Yehuda Simon,
s’est également présenté comme candidat. Il a pour ambition sur le
court terme de s’emparer politiquement de la ville de Lima. Il se dit
contre toute alliance, il a exclu des partenariats avec le reste de la
gauche comme par exemple avec Humala.
Son programme porte sur la focalisation de l’agriculture et de
l’industrie agro-alimentaire qu’il définit comme épine dorsale de
l’économie péruvienne.
Emprisonné par le régime d’Alberto Fujimori, il est aujourd’hui
admiratif et sympathisant du régime apriste. Il compte reforger le
parti humaniste, afin d’y proposer ses nouvelles valeurs d’une gauche
moins radicale.
.
Qui sera le président ?
A 30 mois de l’élection présidentielle, il est encore difficile de savoir qui sera le prochain président, ce que nous savons, c’est que la course a commencé et les favoris sont : Ollanta Humala (centre gauche), Keiko Fujimori (Droit) Luis Castañeda (à droite), Alejandro Toledo (à droite), Lourdes Flores (droite). Tandis qu’Alan Garcia termine tranquillement son mandat, les autres chefs de partis se préparent pour une élection où tous les coups seront permis. Il devient clair que tous les partis ont une chance de l’emporter, et comme l’a dit madame Lourdes Flores : « N’importe quelle bonne campagne bien pensée doit inclure un certains nombre de personnes pour la récolte des fonds, ces personnes devant savoir à quelles portes frapper ».
Serge Sedille
article extrait de www.unasur.fr
Source :
http://www.ipsos-apoyo.com.pe/
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