Juancitucha

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La vie plutôt que le pétrole


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Pour la première fois, un pays fait le choix de refuser l'exploitation d'un gisement de pétrole, à condition que la communauté international l'indemnise. Un choix en faveur de l'écologie, et une manière d'obliger la communauté internationale à se responsabiliser.


Cela fait une année que le gouvernement du plus petit pays des Andes a déclaré qu'il renonçait à exploiter un nouveau gisement de pétrole - et cela alors même que la pression autour de l'or noir était déjà forte.


En effet, ce dernier est situé dans les dernières parcelles sauvages du parc national du Yasuni, nord-ouest de la région amazonienne, d'une importante richesse biologique, et déjà sérieusement ravagé par d'autres exploitations pétrolières. Ces dernières ont de graves conséquences, telles que pollution, déforestation, destruction du tissu sociale, etc.


Le parc a par ailleurs été déclaré Réserve Mondiale de la Biosphère par l'UNESCO.


Rafael Correa, président socialiste de la République de l'Équateur, a donc décidé de laisser le pétrole inexploité, malgré la pression économique. De toute évidence, il ne s'agirait que d'une activité non durable, qui engendrerait de graves conséquences irréversibles. Pourtant, 60% des revenus de l'Etat proviennent de l'exploitation du pétrole. Ce qui amène le gouvernement à attirer l'attention de la communauté internationale, car ce choix, pourtant responsable, éthique et durable, qui évite l'émission de 500 millions de tonnes CO2, risque cependant de destabiliser son économie. Il renonce à 920 millions de barils de pétrole (le quart des réserves actuelles du pays) perdant par conséquent près de 720 millions de dollars par an, alors que le pays compte 6 millions de pauvres sur les 13 millions d'habitants.


Pour cela, le gouvernement tente d'impliquer la responsabilité de la communauté internationale, avec raison. L'Allemagne et l'Espagne ont déjà décidé de soutenir cette décision. L'Allemagne a notamment appelé tous les pays de l'Union Européenne à soutenir le projet, et demandé à Rafael Correa de reporter sa décision à décembre 2008.

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Avec raison, car l'Amazonie est le poumon de la planète, et son sort nous concerne donc tous. Les arguments en faveur d'une aide apportée à l'Équateur sont multiples :

- tout d'abord, il s'agit là d'une des seules solutions au changement climatique,

- préserver la biodiversité revient aussi à préserver la vie,

- il s'agit aussi de protéger les Huaorani, peuple qui vit dans le parc,

- enfin, il s'agit d'amorcer une transition vers une économie alternative et durable.


Soit une compensation estimée à 4,6 milliards de dollars, répartis sur les 13 années qu'aurait pu durer l'exploitation, soit 350 millions de dollars par an. L'Équateur espère recevoir cette somme sous forme de dons des gouvernements, des ONG, des citoyens, ou encore sous la forme d'annulation de dettes ou de crédits carbone.


Certes, cela représente des chiffres importants, mais que signifient-ils si l'environnement, la biodiversité, qui assurent de nombreux services écologiques - rendant la vie tout simplement possible - sont endommagés ? Plus rien... Car si le climat se dégrade, s'il n'y a plus d'oxygène, si l'eau ne parcourt plus son cycle, la vie ne peut sans doute plus être. Que vaut, devant une telle perspective, le pétrole ?


Comment aider ? Tout d'abord, communiquer autour de soi ces informations. Ensuite, pourquoi ne pas s'inscrire à la liste de diffusion du projet via le site d'Amazonia por la Vida ? Participer ou organiser des événements, signer des  pétitions,... Ou encore, faire un don.


Une proposition inédite a donc été faite par Correa, invitant le monde à le suivre dans la protection de la nature.



Sources : Barnéoud L., Le pétrole ou la vie, Libération, 02.09.08 ; SOS Yasuni ; UNESCO.



03/09/2008
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