Le Pérou réduit de moitié son taux d'extrême pauvreté
LIMA(AFP) - Le Pérou a réduit de près de moitié son taux d’extrême pauvreté en 17 ans, qui a été ramené à 12,6% en 2008, selon un rapport des Nations unies publié samedi à Lima.
“Le Pérou est passé d’une population extrêmement pauvre de 23% en 1991 à 12,6% en 2008″, a dit le coordinateur de l’Onu à Lima, Jorge Chediek, devant le président péruvien de centre-droit Alan Garcia, au pouvoir depuis 2006.
L’objectif de
l’ONU est que la population extrêmement pauvre au Pérou baisse jusqu’à
représenter 11,5% de la population totale en 2015, a-t-il précisé lors
de la présentation du rapport. En 2008, dans les zones urbaines,
l’extrême pauvreté touchait 5,8% de la population contre 21% en zones
rurales, selon l’ONU.
Le rapport de l’organisation internationale précise que la proportion totale de pauvres (pauvres et extrêmement pauvres) au Pérou est passée de 54,4% en 1991 à 36,2% en 2008, pour une population totale de 28 millions de personnes. Ce chiffre est le même que celui de l’Institut national de Statistiques publié en mai dernier.
La croissance du Pérou, modèle de réussite économique ces dernières années avec un PIB en hausse de 9,84% en 2008, a été stoppée net au deuxième trimestre 2009 avec une récession de 1,1%, tandis que les conflits sociaux d’ampleur se sont multipliés.
un vieille article de 2006 sur le même sujet :
Le Pérou compte 52% de sa population en situation de pauvreté. Affronter une situation de pauvreté d’une grande partie de la population est un intérêt et un objectif national prioritaire. Pour ce faire, le gouvernement péruvien a incorporé la variable sociale dans sa stratégie. La création d’emploi, l’amélioration et l’accroissement de la couverture de santé, l’éducation, le logement, la sécurité alimentaire, entre autres, constituent les objectifs à atteindre que s’est fixé le gouvernement. En effet, le gouvernement élu pour la période 2001-2006 est censé diriger fermement ses politiques dans le sens de la lutte contre la pauvreté. Ainsi, le gouvernement central péruvien a commencé à opérer une décentralisation (2005-2009) afin de transférer des politiques sociales aux gouvernements locaux, et ce, dans un souci d’efficacité et de meilleure visibilité des politiques mises en œuvre. De plus, le Ministère des affaires étrangères péruvien est aussi attachée à lutter contre ce fléau dans le pays. A cet effet, il a définit une diplomatie sociale ; autrement dit un ensemble d’objectifs et d’actions destinés agir sur plusieurs champs d’action prioritaires :
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La participation active, et en fonction des exigences du Plan nacional de lucha contra la pobreza, dans les négociations internationales sur l’agenda social. Le Pérou agit dans ces différents domaines afin que la Communauté internationale adopte des stratégies et mène des actions pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement.
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La coopération internationale bilatérale ou multilatérale au soutien du Plan nacional de lucha contra la pobreza. L’agence Péruvienne de Coopération Internationale (Agencia Peruana de Cooperación Internacional) a pour responsabilité d’accroître la coopération et de maintenir les niveaux de coopération au bénéfice des pays à faible revenu, comme le Pérou.
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La contribution institutionnelle du Service Diplomatique à la lutte contre la pauvreté à travers le programme Solidaridad. Le programme Solidaridad consiste pour les ambassades et les consulats à obtenir des financements, de coopération ou des donations, de n’importe quelle source, afin de financer des microprojets de développement social local ; des projets qui sont directement administrés par la population bénéficiaire.
Le gouvernement péruvien met aussi directement en place un certain nombre de projets spécifiques et thématiques, notamment le programme Juntos (un programme national de soutien direct aux plus pauvres). Il s’agit d’un programme dont le but est d’effectuer des transferts directs au bénéfice des familles les plus pauvres parmi la population, en milieu rural comme en milieu urbain. Le projet facilite aux familles bénéficiaires, moyennant leur participation et leur accord, l’accès aux prestations de santé, à l’alimentation, à l’éducation et l’état civil ; tout cela dans le but d’assurer la santé et l’alimentation de base des femmes et de leurs enfants, la scolarité sans désertion ainsi que l’état civil et l’identification. En ce qui concerne l’éducation, le gouvernement est en train de réformer le système existant en essayant de relier davantage l’éducation secondaire à l’emploi (programme Huascarán). Dans le secteur de la santé, plusieurs réformes ont été entreprises depuis 1995 ; « certaines ont été un succès (priorité pour les soins de base, surveillance médicale des mères et de leurs enfants, campagnes de vaccination) alors que d’autres ont été durement critiquées (réforme de la sécurité sociale, politique de stérilisation « forcée ») (4) ». Pour le logement, des programmes tels que vivienda para todos ou mejorando tu vida tente d’améliorer les conditions de vie de la population rurale. Dans le domaine de l’emploi, ce sont les programmes emergencia social productivo, a trabajar urbano, a trabajar rural ou a producir qui sont menés par le gouvernement pour tenter de remédier au chômage, qui touche particulièrement les femmes et les jeunes du pays. Ainsi, entre 2001 et 2004, la pauvreté au Pérou s’est réduite de 54,3 % à 51,6 % alors que l’extrême pauvreté a baissé de 24,1 % à 19,2 %.
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