Juancitucha

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Une épidémie d'hépatite menace de disparition les indiens candoshi du Pérou

AFP - La communauté indigène des candoshis du Pérou est menacée de disparition par une épidémie d'hépatite B, si les autorités ne déclarent pas rapidement l'état d'urgence sanitaire dans les forêts humides du nord du pays où elle réside, ont affirmé mardi ses chefs.

"Mon peuple souffre. Nous sommes en grand danger de disparition", a déclaré dans sa langue candoshi Venancio Ucama Simon, "apu" (chef) d'une communauté amazonienne isolée à Puerto Chuinda, dans le département de Loreto.

Selon lui, sans intervention des autorités, l'épidémie pourrait s'étendre à d'autres ethnies.

"Jusqu'à aujourd'hui, 80 personnes sont mortes de l'hépatite B depuis l'an 2000," a indiqué lors de la même conférence de presse Gianina Lucana, une infirmière candoshi qui représente le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Les premiers cas de cette maladie sont apparus dans les années 90 au sein de cette ethnie, qui compte 2.400 membres, après que le gouvernement de l'époque eut octroyé une concession à la compagnie Occidental Petroleum pour exploiter un puits de pétrole dans une zone forestière voisine, a-t-elle ajouté.

Le chef Ucama a fait état de nombreux cas de la maladie dans cette ethnie, dont les enfants souffrent également de paludisme et de diarrhée, mais Gianina Lucana a déploré l'absence de stastistiques récentes sur l'épidémie. En 2000, 169 cas d'hépatite B avaient été recensés.

"Mais depuis cette époque, la situation a empiré. Il y a eu de nombreuses morts sans doute dues à l'hépatite B, mais cela n'a pas pu être vérifié en l'absence de suivi médical", a-t-elle souligné.

Ucama et un autre chef indigène, Sanchi Simon Camarandi, qui lui servait d'interprète, ont reproché au gouvernement régional et au ministère de la Santé de se rejeter mutuellement la responsabilité de la situation et d'aller jusqu'à affirmer que le traitement nécessaire "revient très cher".

Les candoshis vivent de la chasse et de la pêche près du lac Rimachi, le plus grand de la partie péruvienne de l'Amazonie et ils ont grandement contribué au repeuplement de la faune locale grâce à des pratiques ancestrales respectant l'environnement, selon le WWF.



02/12/2009
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