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Restitution au Pérou des restes de 105 victimes du conflit des années 80

LIMA | Les restes de 105 victimes du conflit interne au Pérou dans les années 1980 ont été remis vendredi à leurs familles à Ayacucho (sud-est), après avoir été exhumés de fosses communes et identifiés, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Veillée de proches de victimes péruviennes du conflit interne des années 80, le 27 août 2009 à Huamanga
© AFP | Veillée de proches de victimes péruviennes du conflit interne des années 80, le 27 août 2009 à Huamanga

AFP | 27.11.2009 | 20:23

Ces victimes, originaires de la région de Santo Tomas de Pata, avaient à l'époque été enterrées à la hâte de manière "informelle" dans des fosses ou tombes anonymes, sans démarche administrative ni rituels religieux, en raison de l'insécurité permanente, entre activité des guérillas et répression des forces armées.

Les victimes sont pour la plupart des paysans du sud-est andin du Pérou, dans la région d'Ayacucho (550 km de Lima), tuées pour certaines par la guérilla d'inspiration maoïste du Sentier lumineux, pour d'autres par les forces armées.

Les restes ont été remis aux familles dans la discrétion, sans annonce préalable par le CICR, qui assiste logistiquement et encadre ce processus de recherche des victimes. Ils doivent être inhumés ce week-end lors de cérémonies dans des cimetières de la région à Chupacc, Mesaccocha, Cuticsa.

"Malgré le temps, la restitution permet de redonner une identité aux victimes", déclare dans un communiqué Cédric Schweizer, chef de délégation CICR pour le Pérou. "Par un enterrement digne, les familles peuvent clore un deuil inachevé et régler des problèmes légaux".

La région d'Ayacucho fut un des principaux foyers du conflit entre l'Etat péruvien et les guérillas du Sentier Lumineux et du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (guévariste), qui fit près de 69.000 morts entre 1980 et 2000.

Près de 15.000 familles ignorent encore le sort d'un proche disparu pendant le conflit, selon le CICR, qui est le moteur principal au Pérou de ce travail de mémoire et de quête des victimes, un thème encore politiquement très sensible.



01/12/2009
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