Urgence : l’Europe doit se sensibiliser à la démocratie vénézuélienne
Samedi 25 octobre 2008 s’est tenue, à
Dans un contexte de crise circonscrite, qui
n’est pas seulement financière mais globale, le crash actuel du néolibéralisme
mondial déboussole naïvement le monde occidental. Le bilan désastreux de la
globalisation politique, économique et culturelle de ces 20 dernières années
oblige à penser à réformer au plus vite le monde dans son modèle avant qu’un
grand danger ne vienne menacer définitivement l’avenir de la civilisation
planétaire.
Méthode
L’application du consensus de Washington de 1989
à l’Europe a rendu les transnationales européennes de plus en plus voraces et
complices du transfert de l’autorité politique sur les sphères financière et
économique. A cette époque, Thatcher et Reagan appuyaient l’idée que « l’Etat
n’est pas la solution à nos problèmes… L’Etat est le problème ». Par
la construction et la mise en œuvre de cette réflexion, à l’heure actuelle, le
marché a partout poussé l’Etat. La réalité du pouvoir ne se situe plus que dans
les couloirs du marché, où les gouvernements – porteurs eux-mêmes de ces thèses
– se révèlent de simples exécutants vidés de toute puissance étatique. Les
conditions de vie des populations qui en découlent engendrent souffrance et
précarisation, et s’étendent progressivement à l’ensemble du monde. Les plus
pauvres sont encore plus pauvres et les moins pauvres le deviennent.
Adossée à une bataille
géopolitique fabriquée de toutes pièces entre le Nord et le Sud, la division
devient l’élément fondamental à éliminer.
Par l’altération générale de ce processus
capitaliste nous venant des Etats-Unis et des conséquences catastrophiques
qu’il provoque, le temps du débat sur la redistribution des pouvoirs et des
richesses est arrivé. Temps pour une réaction internationale et un
changement des méthodes. Les tristes circonstances conjoncturelles
actuelles donnent l’énorme opportunité de faire jouer enfin les solidarités. La
gauche européenne fragile et dispersée, embourbée dans un certain conservatisme,
se doit de relever le défi face à des politiques désemparés qui n’ont pas de
solution. Il est réellement possible de croire que l’ensemble de la chaîne peut
se reconstituer, que l’architecture d’un nouveau monde puisse se construire.
« la globalisation
vient de connaître son Mur de Berlin » I. Ramonet
La position des Etats-Unis ne lui donne plus les
moyens de redresser son système financier tout en gérant à la fois sa guerre en
Irak. Or, la décadence des puissances arrive lorsqu’elles perdent leur pouvoir
économique. Comme pour la guerre en Afghanistan qu’ils ont déjà perdue, les
Etats-Unis n’ont pas d’issue sur celle d’Irak, sauf si refusant leur défaite
ils décident de détruirent l’Iran.
Il est donc urgent de s’unir et de soutenir la
marche révolutionnaire pionnière qui se profile au Venezuela et sur tout le
continent latino-américain. L’Europe a le devoir de ne pas être à la remorque
de ce réveil démocratique, et se doit d’apprendre à suivre et à défendre cette
inspiration sans aucune hésitation, sinon notre monde commencera à devenir
sérieusement dangereux.
Modèle
L’Amérique latine, de par sa propre histoire et
« l’exemple » que l’occident lui a donné de l’autre côté des océans,
a pris conscience de la mauvaise orientation prise et a anticipé une
construction alternative indépendante de plus en plus autonome. Sous la
symbolique du socialisme du XXIe siècle, le Venezuela – qui montre le chemin à
ses amis voisins – est en train, depuis maintenant 10 ans, de dessiner son
propre modèle et d’en organiser ses processus de transformation.
« tout
commence par la rupture avec l’Empire » J-L Melenchon
En 1998, Chavez, qui arrive au pouvoir, est le
seul à défendre fermement un agenda anticapitaliste. Depuis, sur le continent,
l’effet domino est garanti. Au Venezuela, l’intervention de l’Etat et le
contrôle des changes sont les pierres angulaires du système. Sa politique axée
sur la santé, l’alimentation, la culture, le social et la démocratie
participative, définis comme des priorités, fait ses preuves. Sa rupture avec
le FMI, la création d’une banque du Sud – Banco del Sur – et certaines
nationalisations essentielles dynamisent le pays.
Sur la période 1997-2006, la pauvreté a reculé
de 18 points, le pouvoir d’achat a progressé de 159 % chez les plus
pauvres et de 49 % dans les classes moyennes, l’inflation est passée de
49 % à 20 %, et la part pétrolière sur le PIB s’abaisse de 19 %
à 13 %. Malgré un saccage médiatique national et international permanent,
et une ingérence nord-américaine constante, sournoise et déstabilisatrice, un
rapport – établi par des instances extérieures internationales – révèle chez
les Vénézuéliens une perception globalement positive du régime.
Majoritairement, la population considère la situation actuelle intérieure comme
très bonne, 67 % trouvent que les solutions aux problèmes sont données et
50 % pensent que la politique y est juste.
Pourtant, même en pleine période de crise
financière mondiale, la presse européenne continue de dénigrer la politique du
pays. Plutôt que cela, si elle le souhaite, l’Europe peut construire un pont
vers ce Sud qui lui donnera accès à ce sauvetage politique et la rendra
partenaire d’un changement assuré.
« la gauche a perdu
sa capacité de parler aux masses » Colin Burgon
Réaction
Sans modération, c’est maintenant
qu’il faut réagir. L’opportunité d’une situation mondiale alarmante et
l’exemple latino-américain sont les meilleures raisons et arguments du monde
pour entreprendre le changement. La rupture avec l’empire est nécessaire. Le 15
novembre prochain, le G20 autodésigné se réunira à Washington pour de nouveau
prolonger et soumettre son programme dévastateur et obsolète au monde, après
avoir fait semblant de le réparer à coup de milliards de dollars. Il n’est pas
possible de laisser faire. 2009 fêtera les 60 ans de l’Otan, l’occasion de le
« remercier » et de le mettre à la retraite. Les
élections européennes de juin 2009 seront décisives pour affirmer cette
nouvelle orientation. Le peuple européen doit se mobiliser autant que le peuple
vénézuélien a su le faire avec succès. Sinon, que peut-on attendre de l’Europe
dans un avenir proche sauf de devenir un musée morbide et déprimant ?
« l’heure de la
politique est revenue » Marco Consolo
Chavez, qui n’a pas la mémoire courte, rappelle
que durant
La crise d’aujourd’hui est aussi celle de la
planète, celle-ci ne sera pas négociable. Seule une volonté humaine immédiate à
réparer laissera espérer un sursis. Front parallèle et essentiel à toute
illusion de réhabilitation de notre monde.
En avant toute !
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