La justice péruvienne examine en appel cette semaine la condamnation en avril d'Alberto Fujimori à 25 ans de prison pour violations des droits de l'homme, appel qui constitue une tentative de la défense pour éviter à l'ex-chef d'Etat la perspective d'une fin de vie en détention.
Une chambre de la Cour suprême étudiera de lundi à mercredi le recours en nullité deposé par l'avocat Cezar Nakazaki, dans une procédure sur l'issue de laquelle l'ex-président, 71 ans, est lui-même "sceptique", a reconnu son défenseur.
Fujimori n'est pas tenu et n'envisage pas de comparaître en personne.
En avril, au terme du plus long (16 mois) des quatre procès sur sa présidence (1990-2000), il avait été condamné à 25 ans de prison pour sa responsabilité dans des massacres de civils en 1991-92 par des "escadrons de la mort", lors de la répression contre les guérillas d'extrême gauche, dont le Sentier lumineux. Le même procès l'avait aussi condamné pour les séquestrations par ses services secrets d'un journaliste et d'un entrepreneur.
Lors de procès distincts en 2007 et 2009, il avait par ailleurs été condamné à des peines de 6 à 9 ans pour corruption et abus de pouvoir.
Les peines ne s'additionnant pas au Pérou, le condamné purge la plus longue.
Après l'audience d'appel, la justice aura 30 jours pour annuler, confirmer en partie avec diminution de peine, ou confirmer totalement le jugement d'avril.
Les chances d'un revirement, qui signifierait un nouveau procès-fleuve, paraissent infimes, mais la défense ne désespère pas une requalification partielle, par exemple des séquestrations avec circonstances aggravantes, qui pourrait aider d'ici à quelques années une demande de libération anticipée.
Fujimori, selon son avocat, n'y croit guère, convaincu comme il le clama à son procès que l'Etat et sa justice sont déterminés à détruire le fujimorisme, et à travers lui sa fille députée Keïko, présidentiable sérieuse en vue de 2011.