la répression d'une protestation de mineurs fait six morts
Des dirigeants des mineurs artisanaux
accusent le gouvernement d'Alan Garcia d'essayer de les écarter de
cette activité pour octroyer aux grandes entreprises les gisements
qu'ils exploitent. Garcia s'est refugié dans un discours écologique.
Jusqu'à présent, la protestation de mineurs
artisanaux contre la tentative du gouvernement d'en finir avec les
mines informelles a fait six morts. La protestation a commencé dimanche
avec une grève indéfinie et le blocage de routes. Cinq personnes -
quatre mineurs et un habitant de la zone - sont morts quand la police a
expulsé avec des bombes lacrymogènes et des tirs d'armes à feu les
grévistes qui bloquaient deux ponts, à la hauteur de Chala, dans la
région d'Arequipa. Une sixième personne, de 80 ans, est morte d'un
infarctus dans le bus dans lequel elle voyageait tandis que celui-ci
était bloqué par le piquet. Hier étaient encore bloqués
quelques tronçons de la Panaméricaine, où environ huit mille mineurs
informels s'étaient mobilisés, et il y a eu une série de protestations
dans différentes régions du pays. A Puerto Maldonado, la
petite capitale de la région Madre de Dios, un centre d'exploitation
artisanale d'or, situé dans la forêt amazonienne, à la frontière avec
le Brésil, dix milles personnes ont manifesté pacifiquement scandant
leur colère contre la répression ordonnée par le gouvernement d'Alan
Garcia et en rejet de la récente loi qui cherche à réguler et en
terminer avec le travail des mines artisanal.
Les mineurs artisanaux exigent qu'un dialogue soit ouvert avec le gouvernement, mais le premier ministre, Javier Velasquez Quesquen, n'a pas donné de signes en ce sens. "Les normes que l'État exige ne sont pas négociables. Je ne dialoguerai pas avec ceux qui prennent des routes", a dit Velasquez Quesquen, après avoir prit connaissance des six morts. Le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans les régions de Madre de Dios, Arequipa et Ica, où ont lieu les protestations les plus importantes.
Les mineurs artisanaux exigent qu'un dialogue soit ouvert avec le gouvernement, mais le premier ministre, Javier Velasquez Quesquen, n'a pas donné de signes en ce sens. "Les normes que l'État exige ne sont pas négociables. Je ne dialoguerai pas avec ceux qui prennent des routes", a dit Velasquez Quesquen, après avoir prit connaissance des six morts. Le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans les régions de Madre de Dios, Arequipa et Ica, où ont lieu les protestations les plus importantes.
Le
décret qui a déclenché les protestations est dirigé au travail des
mines d'or artisanal à Madre de Dios, cependant il a déclenché les
protestations en chaîne dans au moins une douzaine de régions du pays,
où les mineurs informels ont vu dans cette norme une menace à leurs
activités. Il n'y a pas de recensement sur le travail des mines
artisanales mais on estime qu'il pourrait y avoir environ 300 mille
personnes dédiées à cette activité. Dans tout le pays il y a 19
millions 500 mille hectares exploités par le travail des mines,
desquels environ deux million correspondent au travail des mines
informels. A Madre de Dios, l'exploitation artisanale d'or dans les
rivières, principale activité économique de la zone, a occasionné de
graves dommages écologiques dans la forêt amazonienne, avec la
déforestation et la contamination de rivières avec du mercure. Et il
existe des dénonciations d'exploitation d'enfants dans les lavoirs d'or.
Selon les chiffres du gouvernement, cette activité minière a déjà rasé 18 mille hectares de bois, y compris des zones de réserves naturelles protégées. Le président Alan Garcia a adopté un discours écologique, qui va à contre-courant de ce qu'a été son gouvernement, pour condamner le travail des mines artisanal à Madre de Dios et pour défendre le décret qui cherche à les reguler. "Le gouvernement doit préserver la nature pour l'avenir", a dit Garcia. Un discours surprenant venant du président qui a donné de grands bénéfices aux entreprises minières sans se préoccuper pendant ses quatre années de mandat des graves dégâts écologiques causés par l'exploitation minière des transnationales, et qui a réitérativement accusé les défenseurs de l'environnement d' "extrémistes". Le gouvernement a mis en évidence un double discours : une permissivité avec les grandes entreprises quand celles-ci dégradent l'environnement et un discours écologique quand les mineurs artisanaux produisent ce dommage.
Selon les chiffres du gouvernement, cette activité minière a déjà rasé 18 mille hectares de bois, y compris des zones de réserves naturelles protégées. Le président Alan Garcia a adopté un discours écologique, qui va à contre-courant de ce qu'a été son gouvernement, pour condamner le travail des mines artisanal à Madre de Dios et pour défendre le décret qui cherche à les reguler. "Le gouvernement doit préserver la nature pour l'avenir", a dit Garcia. Un discours surprenant venant du président qui a donné de grands bénéfices aux entreprises minières sans se préoccuper pendant ses quatre années de mandat des graves dégâts écologiques causés par l'exploitation minière des transnationales, et qui a réitérativement accusé les défenseurs de l'environnement d' "extrémistes". Le gouvernement a mis en évidence un double discours : une permissivité avec les grandes entreprises quand celles-ci dégradent l'environnement et un discours écologique quand les mineurs artisanaux produisent ce dommage.
"Il y
a une incohérence évidente du gouvernement dans ce sujet. Le travail
des mines artisanal à petite échelle cause de graves dommages à
l'environnement et doit être ordonné, mais le grand travail des mines,
par le volume de ses activités, qui dans beaucoup de cas sont à ciel
ouvert et impliquent un grand déplacement de terres et une immense
dépense de ressources hydriques, produit un dommage écologique plus
grave. Cependant, face aux grandes entreprises le gouvernement n'agit
pas. Et il a octroyé beaucoup de concessions minières dans des réserves
naturelles protégées", a signalé à Pagina/12 Jose de Echave, économiste
et chercheur de l'ONG CooperaAcción.
Des dirigeants des mineurs artisanaux ont accusé le gouvernement d'essayer de les écarter de cette activité pour octroyer aux grandes entreprises les gisements qu'ils exploitent. "Dans plusieurs zones du pays cette accusation est certaine, mais dans beaucoup de cas, comme l'exploitation d'or dans les rivières de Madre de Dios, il s'agit de petits gisements qui ne sont pas attractifs pour le travail des mines à grande échelle", signale de Echave.
Des dirigeants des mineurs artisanaux ont accusé le gouvernement d'essayer de les écarter de cette activité pour octroyer aux grandes entreprises les gisements qu'ils exploitent. "Dans plusieurs zones du pays cette accusation est certaine, mais dans beaucoup de cas, comme l'exploitation d'or dans les rivières de Madre de Dios, il s'agit de petits gisements qui ne sont pas attractifs pour le travail des mines à grande échelle", signale de Echave.
Carlos Noriega, Pagina/12, 06 avril 2010.
Traduit par http://amerikenlutte.free.fr
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